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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 01:03

" Nous sommes tous les romanciers de notre vie."
Rosa Montero


Naturellement qu'on écrit tous l'histoire de nos vies... et comme dans les romans, il y a aussi parfois des rebondissements, des personnages inattendus qui apparaissent et des hasards imprévisibles...
Nous écrivons notre vie chacun à notre façon. Certains fonceront tête baissée, et iront d'une seule lancée d'un bout à l'autre, d'autres devront réécrire plusieurs fois chaque page, raturer, recommencer, déchirer les chapitres mal menés et malmenés, d'autres encore commandés par une raison et une rigueur très forte feront de leur oeuvre une sorte de documentaire plutôt qu'un roman d'aventures...
Il n'y a jamais deux livres exactement pareils... ni deux auteurs... même en pastichant, même en imitant... Le toc n'aura jamais l'éclat de l'authentique, ni la copie celui du modèle...

Notre plume glisse sur les pages du temps, et l'histoire avance inexorablement... Au contraire des romanciers qui peuvent toujours, à tout instant, bazarder leur manuscrit et recommencer, nous n'avons pas toujours ce droit à l'erreur...
Sur quelques moments, sur quelques pages, nous avons parfois la possibilité de tout reprendre à zéro... mais la plupart du temps, il faut, avec le éléments en présence, continuer à composer...
L'écriture est quelquefois difficile, mais la page blanche n'existe pas, à moins d'un coma traumatique profond... même quand on a l'impression de piétiner, de stagner ou de s'enliser... la vie continue...

Les fautes de frappe, les fautes d'orthographe, les fautes de syntaxe... ça fait partie de l'acte d'écrire. A la relecture on les repère souvent mieux qu'en premier jet... et dans la vie, ça se traduit par des contretemps, des bavures et des éclaboussures... Mais on peut toujours guérir de ses ratures et de ses blessures...

Le romancier maitrise bien ses personnages... en revanche, quand ils 'agit de nos vies, il arrive fréquemment que l'on n'ait pas l'impression que la situation est sous notre contrôle...
Alors, me direz-vous, est-on vraiment dans la peau de ce romancier, ou sommes-nous seulement personnages d'une histoire qui s'auto-écrit avec, plus ou moins, notre consentement et notre aimable participation?...
La question reste ouverte, je n'ai pas de réponse à fournir... seulement un point de vue, qui ne s'appuie sur rien de concret...

Nous pouvons maitriser le personnage que nous sommes d'une manière tout à fait simple : il suffit d'être soi...
A force de jouer notre propre rôle, on finit par devenir héros de sa propre vie... parce qu'on se sent plus en prise avec le réel quand on est dans l'acceptation plutôt que dans la composition... On devient alors vraiment vivant, plutôt qu'acteur de vie, engagé dans un rôle à temps partiel de son existence, quand les besoins situationnels ou relationnels le demandent...

La réalité dépasse souvent la fiction, et ce que nous écrivons du roman de notre vie tombe parfois à plat, parce que des évènements imprévus font rebondir l'histoire...
C'est la vraie magie de la vie : qu'elle ne soit jamais tout à fait conforme à ce que l'on s'en prédit...
L'effet de surprise est notre meilleur allié pour ne jamais s'ennuyer, et pour continuer à maintenir en éveil notre capacité à imaginer... parce que sans imagination, aucun romancier ne pourra signer un bon livre...


A vos plumes !... Prêts ?... Vivez !!!... ...

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 20:28

" Le bonheur, c'est d'avoir une bonne santé et une mauvaise mémoire."
Ingrid Bergman


Si la mémoire est intellectuellement une qualité très appréciée, point trop n'en faut pour traverser la vie dans la plus grande sérénité...
En effet, il est des passages difficiles à négocier, des déceptions et des souvenirs qu'il vaut mieux reléguer à leur état naturel, c'est-à-dire au mode passé, achevé, et ne plus y revenir...
La vie s'en porte beaucoup mieux de toute manière à vivre au présent, qu'à regarder derrière... Qui plus est le temps déforme et distend tout, à trop ressasser on se fabrique un passé qui n'a, en réalité, jamais existé...

Oui, le bonheur c'est d'abord la santé...
Bien sûr que ça fait sourire quand on est enfant, quand on est jeune et vaillant, d'entendre ces paroles, qui ont l'air d'aller de soi, mais qui sorties de la bouche de plus anciens, font l'effet d'un trésor inestimable...
Oui, la santé c'est tout...
Parce que sans la santé on en peut rien envisager, trop occupés à pallier à ses peurs et ses douleurs. Si l'on ne sait pas quel prix a notre vie, l'épreuve de la maladie nous aide à mieux l'évaluer... D'autant que l'état de souffrance est l'état qui nous est le plus intolérable, et devant lequel nous avons le moins de résistance...

La mémoire est un muscle à entrainer au bonheur... Il faut apprendre à se souvenir du meilleur, et à formater le disque des images douloureuses. Au moins on fait de la place pour amasser encore des tas de souvenirs à venir...
A quoi cela peut-il bien servir de se remémorer des moments que l'on n'aimerait pas revivre ?... Puisqu'on a passé ces caps de désespérance, pourquoi les maintenir en demi-vie sur le fil de notre histoire ?... Ce ne sont pas eux qui nous font avancer puisqu'ils nous enlisent dans la mélancolie, le ressentiment ou autre sentiment négatif...

Il y a quand même des questions qui se posent...
Est-ce qu'oublier c'est pardonner ?...
Peut-on pardonner vraiment sans le désir d'oublier ?...
Est-ce qu'on peut vivre sans pardonner ?...
Est-ce qu'on peut vivre sans rien oublier ?...
Est-ce qu'on peut faire confiance à l'exactitude de la mémoire ?...

Il y a des vérités et des mensonges qui s'autoreversent avec de nouveaux éclairages ou de nouveaux éléments que la vie nous apporte petit à petit, tout doucement...
Notre compréhension des choses change et se patine avec le temps qui avance... et nos jugements, nos connaissances et nos ressentis aussi...
A quoi doit-on faire confiance : à son jugement de l'instant ou à la réflexion des années ?...
Les souvenirs ne peuvent pas être des bornes d'appui...

Les trous de mémoire ne changent rien à l'histoire, c'est sûr...
Mais ça n'apporte rien à l'histoire de vouloir conserver le manuscrit avec ses ratures... ...

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 02:00

" En amour, quand deux yeux se rencontrent, ils se tutoient."
Alphonse Karr


La conversation peut bien aller là où les mots la mènent, quand deux regards s'accrochent l'âme, les mots sont sans importance...
Deux conversations parallèles se tissent, l'une pleine de mots sensés et polis, l'autre plus décousue qui se joue de face et de profil sur le fil des regards...
Quand les yeux, tout à la fois, se cherchent et se fuient, se toisent et se sourient, les paroles s'envolent aussi légères que des bulles de savon soufflées par des voix qui n'y pensent même pas...

Les yeux se tutoient au premier regard, quand le cœur se prend les sentiments dans l'éclat d'une iris. Les yeux offrent ce bouquet de charme, aussi bien aux messiers qu'aux dames, et chacun à sa façon, l'accepte ou le refuse poliment, suivant qu'on ait l'humeur joueuse ou plus bêcheuse...
Oui, les yeux se tutoient en amour, dès le premier regard, même s'ils n'espèrent rien. C'est comme un geste de reconnaissance de l'autre, tout naturellement...
Nos sens ont la politesse de la décence, mais ne connaissent rien aux subtilités de la langue, qui codifie les relations selon des degrés trop compliqués pour l'immédiateté de la perception...

On peut manier la parole avec habileté, et savoir jouer des mots comme on joue d'un instrument. On peut mentir, tromper, illusionner... plaider une vérité déformée, embellir la réalité, trahir sa pensée et manipuler l'autre à qui mieux mieux... Mais on ne peut pas déformer son regard, on ne peut pas tricher avec la lumière que les yeux projettent... ou pas...
Le coup de foudre passe toujours par le regard, et à moins de garder les yeux toujours fermés, personne ne peut y échapper...
L'amour passe par le regard, non pas parce qu'il s 'attache aux apparences seules, mais bien parce qu'il ne peut pas mentir quand il exporte vers l'autre les sentiments intérieurs qui le portent...

La profondeur et la beauté d'un regard n'ont que très peu à voir avec la forme et la couleur des yeux. C'est connu, les yeux sont les fenêtres de l'âme...
On ne peut pas lire les regards comme on lirait dans un livre, on ne peut même pas deviner précisément ce qui s'y joue, on ne peut que ressentir... Ressentir quand ils aimantent ou quand ils distancient, quand ils établissent une connexion directe entre les personnes ou au contraire quand dressent des barrières repoussantes...
Il y a des regards qu'on a envie de fuir et d'autres auxquels on ne peut pas se soustraire, poussé par l'envie de s'y plonger, coeur ouvert et défenses baissées...

Le langage des yeux ignore la demi teinte si on lui laisse la liberté de se conduire à sa guise... et se joue des convenances quand il s'autorise à ne rien retenir des frémissements d'émois et d'émotions qui nous habitent...
Les yeux amoureux savent sourire sans raison quand ils se découvrent en reflet, et s'échangent des mots doux, lèvres closes et rêves grand ouverts...

Le regard qui tue, quoi... Dans un regard qui tutoie... Et qui demande "Qui es-tu, toi ?"... ...

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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 00:49

" Dommage que ni les rires, ni les sourires, ni les pleurs ne s'écrivent. Ils sont la vie."
Clémence Desrochers


Les mots ont leur magie et leur pouvoir de transport en d'autres lieux, d'autres mondes, d'autres rêves, mais se heurtent à leurs propres limites quand il s'agit de nos transports humains... Comment écrire un fou rire ?... Comment écrire un sourire ?... Et comment remplir de mots le silence des larmes sans en corrompre le sens ?...

Nous percevons le monde avec nos sens, mais la sensualité, elle, n'est pas ce que nous percevons. La sensualité, c'est ce que nous faisons de ce que perçoivent nos sens...
Nous rions, nous sourions, nous pleurons, mais ce n'est pas le bruit de l'éclat, le rictus de la bouche ou la rivière qui se forme le plus important. Le plus important, c'est l'émotion en amont qui les a provoqué...

On lit beaucoup mieux les mots d'une personne de connaissance plutôt que ceux d'un anonyme, tout simplement parce qu'on peut poser sur ces mots, une voix, une intonation, des mimiques et des sensations éprouvées que l'on reconnait... On y trouve la place juste des silences et des pauses, des accents et des appuis de voix, des hésitations et des exclamations...
Les mots écrits noir sur blanc, qui n'ont qu'une typographie réglementée peuvent véhiculer toutefois des émotions aussi, quand ils appellent quelque chose en nous, parce qu'ils font résonner des choses qui nous parlent dans notre expérience personnelle... quand ils y arrivent... mais ils n'y parviennent pas toujours...
Ils n'y parviennent jamais tout à fait, parce qu'il y manque tous ces petits riens qui font qu'une communication devient humaine, vivante, émotionnelle et personnelle...

Il est peu courant de noter dans ses phrases, les gestes dont on accompagnerait les mots, les mouvements des yeux et de la tête, les expressions faciales et les changements de tons... Les smileys peuvent, parfois, tenter de pallier à ce manque de précision de l'écrit, mais ne sont jamais que des petits ronds jaunes rondouillards, qui prêtent plus à sourire qu'à ressentir...
Ils peuvent cependant préciser le sens des phrases à double sens, en indiquant une piste de lecture différente que celle que l'on suivrait sans leur présence...
Leur usage reste limité au cadre des échanges personnels, il ne viendrait à personne l'idée de les introduire dans les journaux et dans les livres théoriques...
Avec l'arrivée d'Internet et des messageries instantanées, on n'a pu que constater cet état de fait : le langage écrit a du mal à passer le cap de l'émotionnel, parce que décrire une émotion est beaucoup trop long alors qu'en communication orale, elle résulte de l'immédiateté et se définit par cela même...
L'émotion n'est pas réflexion ni explication, l'émotion est... ou n'est pas...

Ainsi l'écrit se trouve-t-il placé en dehors de la vie, par incapacité à la réduire en mots... Tout est langage, mais le langage écrit n'est pas ce "tout"...
Et même quand on les écris, ces rires, ces sourires, ces pleurs... l'écriture en déforme la consistance du fait de leur extraction du réel pour les graver sur un support. Ils sont la vie, oui... et la vie ne s'arrête pas, elle est rythme incessant dans lequel chaque élément s'insère dans une cadence, et qu'on ne peut pas examiner isolément sans en modifier la mélodie...
C'est peut-être dommage qu'on ne puisse pas écrire tout cela... mais peut-être pas après tout... Si le langage écrit était l'équivalent parfait de la communication orale, on réduirait la vie à des mots... Et les mots, aussi doux et caressants soient-ils ne peuvent pas fournir la même chaleur et la même énergie quand on les lit ou quand on les reçoit de visu par tous nos sens...

C'est peut-être dommage... mais c'est heureux, que les mots aient besoin de nous tout en entier pour se bien poser au creux de l'oreille...
Pourvu que ça dure !... ...

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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 02:42

" La solitude est à l'esprit ce que la diète est au corps, mortelle lorsqu'elle est trop longue, quoique nécessaire."
Vauvenargues


Finalement certains conseils de sécurité routière peuvent tout à fait s'appliquer à la conduite de nos vies. Il est préconisé de faire une pause toutes les deux heures quand on conduit... Sans se mettre entre parenthèses aussi fréquemment, il semble nécessaire de se retirer du mouvement de la vie à intervalles plus ou moins réguliers : la solitude en est le meilleur moyen...
Le calme de la solitude apaise les tensions. Nous n'avons pas tous les mêmes besoins, et il n'est donc pas possible de faire des prescriptions générales applicables à tous, mais je pense qu'en étant un peu attentifs, on peut cerner les doses qui nous conviennent...

La solitude permet de se reconnecter à sa propre personne, sans plus avoir à tenir compte de la vie autour de soi, et nous met en mode "pause" de toute sollicitation extérieure. Je ne sais pas si une solitude trop longue pourrait être mortelle, mais je suis sure qu'une carence trop importante me rendrait insupportable, voire invivable...
La bonne dose est difficile à évaluer... et surtout à établir...
Il y a des gens qui semblent redouter la solitude, ces moments de face à face avec soi faute d'interlocuteurs, et d'autres à l'inverse, qui semblent craindre le contact de leurs pairs, ces miroirs réfléchissants et parfois déformants de ce que l'on renvoie...
Savoir apprécier la solitude permet de mieux apprécier les autres pourtant. C'est quand on est dans la dépendance d'autrui que les relations sont boiteuses. Quand la rencontre avec l'autre ne vient pas de la nécessité mais du plaisir, elle est incontestablement plus épanouissante de part et d'autre...

Comme en voiture, il est important de respecter ses limites dans la conduite de sa vie... et si l'on ne prend pas le temps, de temps en temps, de regarder son compteur, on ne voit même pas qu'il est temps de ralentir, voire de s'arrêter...
Mais un peu comme le font certains limitateurs de vitesse, on a un corps qui fait sonner ses alarmes quand les courroies sont au bord de la rupture ou que la surchauffe menace les soupapes... On peut les entendre, ou les ignorer par habitude de les entendre résonner... jusqu'à ce que les courroies pètent vraiment ou que les soupapes explosent... et qu'on n'aie plus d'autre choix que de se garer sur le bas côté le temps de réparer les dégâts...
La solitude est réparatrice, elle retend les envies de vivre flétries par les moments de stress, et liposuce les idées parasites qui viennent se superposer sur nos vraies motivations... Elle nous redessine un sens réel à notre vie en nous offrant un réel instant de bien-être entièrement dédié à nous-mêmes...

La solitude n'est pas un mal nécessaire qui nous mettrait sur le banc de touche en attendant d'être appelé à nouveau à jouer sur le terrain de la vie... Elle n'est pas non plus temps mort orienté vers un retour à la vie réelle... Elle est vie et construction à part entière...
La solitude est une source de bienfait tant pour l'âme que pour le corps, elle est moment privilégié à passer en sa propre compagnie, et invite à rechercher en soi ses propres forces et richesses...
La solitude, c'est un peu comme une bonne douche chaude après l'effort physique, une façon d'évacuer les tensions et de se laver le cerveau de toutes les infos en trop qu'on reçoit en permanence... quand solitude rime aussi avec silence... évidemment... La solitude télévisuelle par exemple n'est pas solitude, mais isolement pitoyable de la vie sociale sans bénéfice aucun pour l'humain qui la subit...

Une bonne solitude... c'est comme un bon fou rire... on l'apprécie et on s'en souvient avec plaisir... ...

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 00:21

" Il y a un lieu en moi où je vis toute seule. C'est là que se renouvellent les sources qui ne se tarissent jamais."
Pearl Buck


Oui... Il y a un lieu en moi où je vis toute seule... que rien ni personne ne peut, ni ne pourra jamais atteindre. Il n'est pas dicible avec des mots d'ici, parce qu'il n'est pas univers de mots ou de pensée, mais lieu plus globalisant, à la fois sensitif et sensuel, impalpable et réel...
Peut-être que la conscience où l'âme viennent de cet endroit-là, qui n'est ni matérialisable ni descriptible, il est fait de "sensations" qui n'émanent pas des cinq sens reconnus et nommés. On ne peut l'appréhender que de façon intuitive...
Il est ce qui nous habite à l'intérieur et qui n'est pas le fruit de réflexions ou de pensées que l'on peut traduire avec des mots. S'il ne peut être partagé, c'est parce qu'il ne peut pas être délimité précisément, ni par le langage ni par des gestes, ni par des actes dans son intégralité...

Ce n'est ni un refuge ni un endroit que l'on garde secret volontairement, mais bien l'impossibilité de le verbaliser et de le décrire qui en fait un lieu où l'on vit seul. Il en transparait bien des bribes par ci par là, à travers la sensualité exprimable par le corps et les ressentis que l'on dégage, mais toujours de manière parcellaire...
Je pense que c'est dans cet endroit que loge notre "vérité", notre unicité et notre singularité. Le fait que l'on ne puisse pas le dire et l'analyser comme on peut le faire avec un concept, une idée, ou une sensation physique nous le rend souvent difficile d'accès même à nous-même...
Il n'est ni raisonné ni raisonnable, mais bien en dehors de toute intellectualité et de tout rapport physique. Il est le "je" et le "moi", la conscience du monde et le temps atemporel...

S'il n'est pas besoin de faire des efforts conscients pour l'atteindre, la solitude néanmoins lui est plus favorable que le brouhaha. Il me semble que ce que visent les pratiques méditatives, c'est bien de pénétrer cet endroit, cet aspect de notre être, d'établir ou de rétablir, une sorte de communication ou de connexion avec cette part de nous qui, bien que fondatrice est souvent négligée...
Si toutes les formes de spiritualité enjoignent à la réflexion, la méditation voire à la recherche d'un état de transes, ce n'est pas raison. Le but de commun est de sortir du système de pensée par l'intellectuel, pour fonctionner selon un mode plus réceptif et intuitif de perception immédiate et acceptée sans plus aucune résistance... et de laisser ainsi "entrer" et "sortir" cette connaissance du monde dont on ignore la provenance, pour la mettre à notre profit par un effort conscient d'acceptation et de non jugement...

Notre source secrète contient le même élixir de vie, que les sources que nous pouvons toucher du bout de nos doigts, et nous est aussi nécessaire que l'eau que l'on boit... simplement, on n'y prête pas attention...
Je suis convaincue que nos rêves aussi prennent leur naissance à cette source intérieure, ainsi que nos intuitions et nos "feeling"...
Le mot "sentiment" en français, n'exprime pas tout le sens que l'on met dans son homologue anglais. Les sentiments peuvent tout à fait être raisonnés, le feeling lui, relève plus de la sensation perçue sans qu'on puisse la décortiquer et l'expliquer rationnellement...

On peut se noyer dans un verre d'eau... mais jamais dans cette source...
On peut perdre pied dans la réalité... mais jamais dans cette source...
On peut s'empoisonner à une source polluée... mais jamais dans celle-ci...
C'est dans cette source secrète et infinie que se trouvent certainement les secrets du paradis... ...

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 01:34

 " Il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui plutôt qu'un jour où il fait beau."
Pierre Dac


On a beau dire ce qu'on veut : la météo influence nos humeurs... On n'aura pas les mêmes envies un jour de grand soleil ou un jour de pluie torrentielle, on n'aura pas les mêmes pensées qui nous viendront ni les mêmes ressentis des choses...
On a beau dire ce qu'on veut... nous sommes psychologiquement et physiquement dépendants de la lumière et de la chaleur du soleil, et l'on vit différemment selon le cycle des saisons.
On a beau dire ce qu'on veut : un rayon de soleil, ça change tout !...

D'ailleurs il est à noter que l'on considère qu'il fait "beau" quand on a une belle luminosité et une température plutôt clémente, et qu'il fait "moche" quand il pleut et qu'il fait froid !... Preuve que l'on peut peut-être s'accorder universellement sur quelques points...
Notre vie d'aujourd'hui, dans les sociétés industrialisées nous a un peu éloigné de l'importance de la météo. Il n'y va plus de notre survie quand les années sont "mauvaises", trop sèches, trop humides, trop froides ou trop caniculaires.
Nous avons parfois même du mal à comprendre les revendications de ceux qui constituent encore "le monde agricole", comme si désormais les fruits et les légumes poussaient directement dans les rayons des hypermarchés... et que l'invention de la climatisation réversible avait pour toujours fait avancer l'humanité dans un progrès acquis...

Pourtant on dirait bien que la terre menace de nous réveiller car ses alarmes sonnent de plus en plus fort... Nous continuons dans un demi sommeil, à rêver nos vies comme on les apprécie, dans un confort de progrès que nous risquons toutefois de payer très cher...
On peut parler autant qu'on veut de développement durable, mais notre façon de vivre, elle, ne peut plus être très durable si l'on ne change pas quelques façons de nous comporter... La météo s'affole, et nos conditions environnementales changent...
Le Ciel n'est pas contre nous, c'est nous qui le molestons...

Je ne veux pas tenir de discours moralisateur, mais nous devons prendre conscience que le soleil, le temps et ses intempéries, c'est notre vie : nous ne sommes que des êtres vivants comme les autres sur cette planète, et on aura l'air malin si tout se dérègle climatiquement... avec nos thérapies comportementales, nos miniaturisations informatiques et nos exigences sociales...
Nous avons besoin de la lumière du soleil pour réguler certains éléments chimiques que nous abritons en nos chairs, et qui contribuent à harmoniser toutes nos facultés. Nous ne sommes pas que des cerveaux capables de se mouvoir, nous sommes aussi des corps avec des besoins physiques et physiologiques... De la même façon, psychologiquement, nous savons tous qu'une baisse de luminosité entraine des symptômes dépressifs...

Alors oui, il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui plutôt qu'un jour où il fait beau... parce qu'à cette saison, c'est plus facile à accepter... Quand enfin l'été pointe le bout de son nez, on a du mal à replonger dans la grisaille, ne serait-ce que pour une journée...
Et puis la pluie... est nécessaire si l'on ne veut pas habiter un désert...
A cette époque présente où l'on s'habitue de plus en plus à vivre dans l'immédiateté, le cycle des saisons nous parait "dépassé", témoin d'une époque révolu. Ce qu'on voudrait, c'est pouvoir commander sur E-Bay des jours de soleil à peine utilisés contre des jours moins beaux dont on ne veut plus... Mais personne n'a encore réussi à écrire un tel programme...
Bien qu'on sache déclencher les pluies et les avalanches à la demande, on n'arrive pas à faire briller de force le soleil...

Ma météo perso a émis un bulletin d'alerte récemment...
Si ça continue de neiger et de pleuvoir comme ça, sûr que je vais finir par songer sérieusement à l'hibernation... ...

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 00:52

" L'acte fondamental d'une vie est de décider ce qui est important et ce qui ne l'est pas."
Henry de Montherlant


Acte fondamental... mais pas toujours évident...
Dégager les priorités qui font aller de l'avant
De celles qui alourdissent le poids des ans...
Et du temps...

La vie, et son ressenti ne sont que décisions...
Malgré toutes nos impressions contraires...
Trop facile de penser que la vie peut nous jeter par terre
Et de se deresponsabiliser de cette façon...

Savoir ce qui est bon pour soi et l'accepter
Quoiqu'il puisse en coûter...
Equilibrer sa balance pour la faire pencher...
Du bon côté ...

Accepter que l'on n'a jamais tout...
Que l'on doit faire des choix...
Et que faire attention à soi...
N'est jamais du goût de tous...

Faire le choix de toujours se donner le choix...
De ne pas rester bloqué sur des vues figées...
Etre bien conscient que l'on ne vit qu'une fois...
Et comprendre qu'il faut en profiter...

Savoir accepter de déplaire aux autres
Pour rester digne de s'aimer soi-même...
Savoir s'aimer soi-même
Pour pouvoir donner aux autres...

On a tous la liberté de nos choix
Dans la limite du respect et de nos droits
Sachant que tout choix conditionnera
La vie qui en découlera...

La vie est une addition de petits et de grands choix
Qui composent notre menu quotidien... et plus lointain...
Qui s'entrelacent sans fin...
N'en faisons pas tout un plat... mais prenons les mets de choix...

Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions...
Juste des choix selon le cœur ou la raison...
En notre âme et conscience, nous choisissons...
En nos jours et nos nuits, nous les éprouvons...

Décider de l'importance des choses... c'est aussi relativiser... ...

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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 00:17

Comment résister à ces appels du large,
Qui nous malmènent, qui nous attirent
Comment faire taire ces relents de désirs
Qui nous encouragent et nous découragent…
S’envoler tout la-haut, prendre les nuages dans ses bras
Et les serrer si fort… à en faire pleuvoir le bonheur
Virevolter dans l’herbe fraîche aux parfums ravageurs
Et sentir dans tout son corps s’évader nos élans d’apparat….

 

Et puis vivre à l’infini, de ce désir de se sentir exister
De sentir en soi, le sang couler comme un torrent sauvage
Indomptable et indompté, qui nous irrigue comme un doux breuvage
Faisant crier ses passions, et le plaisir fou de s’y consumer.

 

Pourquoi vouloir lutter contre ces envies sans retenue qui s’élancent
A chercher la sagesse, à se conformer aux images
On se prend pour des enfants sages
Et on vit des onirismes passionnées pour se venger de nos silences
Timide destinée qui se veut fidèle aux miroirs qui nous guident
Mais il faut assumer nos rêves et nos fantasmes délirants
Pour ne pas passer à côté de nos cris de vie d’à présent
Laisser libre cours à nos grandeurs torrides

 

Vivre à l’infini, de ce désir de se sentir exister
De sentir en soi le sang couler en un torrent violent
Eclaboussant tout sur son passage, rafraîchissant
Déployant ses perles éclatantes à l’air que l’on se donne à respirer

 

Réfréner ses échappées sauvages par peur d’un retour de réalité

Qui nous rejette, naufragés, sur des rivages inconnus
Brisés les grands rêves, détruit le navire et tout perdu
Jeté comme des détritus sur les côtes lointaines du rêve démesuré
Mais rien jamais n’est inutile, si le plaisir éphémère procuré
Nous a fait si bien grandir de l’intérieur, si bien réalisé
Peu importe les conclusions du grand naufrage orchestré
Si le voyage entrepris fut joyeux et coloré…

 

Vivre à l’infini, de ce désir de se sentir exister
De sentir en soi le sang couler en un torrent furieux
Charriant tous les sentiments dans un courant impétueux
Vivre à l’infini, tous ses jours heureux….

L.W. (oct 2001).... ...


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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 00:16

" Je continue à composer parce que ça me fatigue moins que de me reposer."
Mozart


Loin du fantasme de ne rien faire que l'on exprime parfois à l'oral, quand la fatigue nous menace de son ombre cannibale, l'inaction totale n'est pas nécessairement reposante...
Ce n'est pas l'inaction que l'on désire, c'est seulement un lâcher prise d'une réalité d'action, qui nous contraint plus qu'elle ne nous satisfait.
L'action plaisante ou gratifiante, même au prix de la fatigue, physique ou intellectuelle est, elle, facilement dépassable...

L'inaction n'est pas repos quand elle se teinte de pensées parasites qui gâchent la quiétude de l'oisiveté physique par une gymnastique cérébrale qui éreinte les neurones résistants.
L'inaction, vide et béante, qui ne s'assume que par l'impossibilité de mener à bien les actions dont on rêve, n'apporte guère plus de paix.
L'inaction n'est pas synonyme de repos, elle est juste proche d'un arrêt de jeu, d'une mi-temps, imposée ou demandée, avant la reprise du jeu...

Le "farniente" n'est pas inaction par contre... Il est temps volontairement dédié au bien-être physique t émotionnel, et peut passer par l'inaction totale, sans en porter la charge négative...
"Qu'il est donc doux... de rester sans rien faire... Tandis que tout s'agite autour de soi... Touche à tout... sauf à la moustiquaire..."
Le farniente doit se pratiquer comme un art de vivre, comme un antidote serein à tout le stress urbain et mental qui fait pression sur notre capacité à apprécier la vie pour ce qu'elle est : des bouffées d'oxygène qui entrent et sortent de nos corps... et pour lesquelles, ce qu'on a encore de mieux à faire, c'est d'en profiter avant que ça ne s'arrête...

Ainsi les pratiques artistiques, nécessitant parfois de nombreuses heures de "travail", ne sont-elles pas ressenties comme contraignantes, car elles participent à nous libérer du cadre de réalité que trop souvent la vie tente de nous imposer... Sortes de lucarnes d'évasion, qu'on peut agrandir jusqu'à en faire de larges baies vitrées, suivant son investissement, son talent, et la foi que l'on a en ce qui nous porte...
Il existe une sorte d'action qui nous régénère bien plus que le repos, car elle nous vide de toutes les inutiles tensions que l'on subit, et nous remplit le temps et l'espace intérieur de paysages fantasmés et fantastiques, à nous en sentir devenir aussi légers que des bulles de savon qui s'envolent au gré des vent, sans résistance aux changements de direction...

Toutes les activités mettant en oeuvre notre créativité nous replace au centre même de notre monde, et nous distancie du jugement d'autrui. Cette distanciation facilite le lâcher prise, et cette relaxation activée est bien plus régénératrice que toute sieste prolongée...
Ce n'est pas le désoeuvrement qui peut nous donner l'énergie pour agir, pour commencer ou recommencer des tâches que l'on tente d'éviter, mais bien une remotivation valorisante, qui donne sens à nos existences...

Ceci dit... après une bonne composition, il était comme tout le monde Mozart, il devait bien aller aussi au dodo de temps à autre... ...

 

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