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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 23:40

" Les mots sont comme des sacs, ils prennent la forme de ce qu'on met dedans."
Alfred Capus (... **** ...)




Bien que les dictionnaires s'emploient à définir le sens des mots, afin d'en asseoir un sens clair pour tous, ce but ne peut pas être parfaitement atteint. En effet, c'est un peu comme prendre les lettres une par une : ce sont des signes au graphisme arrêté nous permettant leur identification, elles ne prennent pleinement part à leur fonction qu'en se retrouvant assemblées dans des mots...
Les mots, seuls, ont un sens défini, mais c'est leur agencement à l'intérieur de phrases, qui leur confère une autre dimension...

Les mots sont outils de langage pour communiquer, autant que supports émotionnels. Mais on ne peut guère évaluer la distance entre le sens mis au départ de leur voyage d'expression, et le sens reçu à l'arrivée de leur transmission... car chacun voit et comprend dans les mots ce qui résonne en son for intérieur... Les mots voyagent dans des contextes tellement différents, traversent nos mondes, et s'arrêtent là où on les reçoit... comme des vagabonds de fortune, qui acceptent refuge et hospitalité dans l'attente de chacun...

Les mots sont caméléons, ils gardent leur orthographe mais changent leur dimension en se posant sur nos émotions, nos représentations et nos conceptions... Ils prennent la couleur du temps, de l'instant et se mimétisent sur nos états du moment...
Au-delà de leur existence syntaxique propre, ils esquissent une seconde vie, indépendante de toute grammaire, dans laquelle chacun met la forme et la force qu'il désire...

Les mots sont aussi des sacs dans la mesure où l'on glisse en eux, beaucoup plus que leur seul sens premier... Les poètes en savent quelque chose, quand de quelques images, ils nous emportent bien plus loin que la calligraphie de vocables, par des métaphores ou des allégories, qui nécessitent parfois d'y réfléchir à deux fois pour en comprendre l'envolée... et dont le sens peut aussi rester incertain ou confus, libre à chacun de nous d'y relire à deux fois, pour tenter d'élucider le mystère de leur juxtaposition...

Les mots peuvent aussi être délibérément écrits de façon à s'autoriser de multiples interprétations... Le choix du contenant est important : deux synonymes ne sont pourtant jamais identiques. La justesse du sens est fatalement marquée par le choix du vocable, plutôt qu'un autre... mais les nuances que comportent chacun d'eux ne sont pas toujours aussi explicites à première vue...

Il y a aussi toute cette catégorie de "mots outils" qui changent toute la portée d'une phrase... D'un "toutefois", d'un "jamais" ou d'un "peut-être", on peut transformer radicalement le sens d'une sentence...
Les mots exhalent une certaine magie, par leur capacité à nous entraîner dans des dérives de pensée abstraite et d'imagination fertile... Locomotion facile pour esprit en demande... Déplacement parfois dangereux pour pensée volatile... Aventure intérieure pour qui veut se laisser tenter...

Les mots sont comme des sacs, oui... des sacs de voyage... Quel beaux bagages, non ?... ...

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18 mars 2008 2 18 /03 /mars /2008 01:01

"Le mensonge est une carapace qui vous étouffe pour vous détruire."

Guillaume Vissio


Mentir peut s'avérer être un moyen bien dangereux pour arriver à ses fins, car cela emprisonne dans des "réalités imaginaires", qui à terme, nous contraignent à réfléchir deux fois plus avant de parler, plus de réactions spontanées, plus de laisser aller, plus de lâcher-prise... mais en total contrôle permanent pour maintenir debout un édifice chancelant aux vents de la vie...
Ainsi le bénéfice immédiat que peut occasionner le mensonge est de courte durée, et se paye d'efforts surdimensionnés pour ne pas être démasqué.

Le mensonge modèle un nouveau monde que l'on fabrique de toutes pièces pour qu'il colle à la réalité que nous voulons faire percevoir à l'autre. Néanmoins, un mensonge peut rarement se déployer seul... il lui faut l'appui et le soutien de beaucoup d'autres pour asseoir totalement sa crédibilité... au moins aux yeux de celui qui l'utilise, car les couches qui se superposent ainsi finissent par devenir un vernis si épais, que l'on finit par en oublier la couleur d'origine...

Mentir nécessite de posséder une bonne mémoire, quand le mensonge est sélectif suivant les personnes, les situations et les lieux. Atteindre l'unité parfaite du mensonge semble relever de l'utopie, et du jeu de stratégie... Cette technique est couteuse puisqu'elle doit être surveillance de tout instant de ses faits, gestes et paroles... sauf à se créer un personnage une bonne fois pour toutes auquel on se tient... et auquel on finit par croire...
Mais les autres y croient-ils ? Et peuvent-ils décemment ne jamais émettre aucun doute ?

C'est de ce point de vue que je suis d'accord avec l'auteur, toutefois il faut relativiser les propos, car il nous est tous arrivé, un jour ou l'autre de masquer une "réalité" par un petit mensonge qui n'engage à rien... un oubli, une bêtise, une erreur, que l'on tente ainsi de faire disparaitre... Le mensonge par omission peut aussi nous sauver de certaines situations délicates... Nous ne sommes que des humains, et malgré la perfection que nous aimerions parfois atteindre, force est de constater que nous en sommes incapables et que nous commettons tous, même involontairement, des erreurs... dont on veut minimiser les conséquences...

Cette catégorie de mensonge, pouvant trouver son utilité au nom de son pouvoir pacificateur, est différente du mensonge pervers ou pernicieux qui vise à élaborer une image ou une représentation totalement erronée de la réalité, avec pour but véritable et volontaire de camoufler, pour induire l'autre en erreur, ou pire encore, manipuler son comportement ou ses ressentis. Le mensonge peut être jeu pervers de puissance...


Retenir une seule chose... les lois de l'Esprit
:

- Accepter la réalité : le mensonge est bien sûr partie de la réalité que nous transformons, mais il n'est pas réalité. En bafouant cette première grande loi, nous ne pouvons pas espérer une vie qui marcherait droit...
- Nos pensées créent notre réalité : inventer des histoires qui dévient de ce qui est, nous rend déviants dans ce que nous sommes...
- Nos représentations forcent nos émotions : se représenter un monde imaginaire ne peut pas nous amener à ressentir des émotions vraies...
- La recherche de la Vérité guide notre grandeur spirituelle : vivre dans le mensonge nous rétrécit ainsi l'horizon spirituel garant de notre évolution personnelle...


Et puis... quelle satisfaction pouvons-nous retirer du mensonge ? Avoir dupé quelqu'un nous grandit-il dans l'image que nous avons de nous-même ? Quel regard posons-nous sur la manipulation que nous avons ainsi consentie ?
Bien sûr, comme le dit mon ami Jérôme... "Mentir, y a que ça de vrai...", mais jusqu'où pouvons nous aller avant que cela ne devienne définitivement dangereux et pernicieux ?...

Que chacun utilise son propre pouvoir de réflexion et de jugement pour répondre à ces interrogations posées au hasard de son regard...
...

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