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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 03:45

" J'ai l'ultime conviction que tous ceux qui ont mon âge sont des adultes, et que moi je ne suis que déguisée."

Margaret Atwood



J'emploie souvent le "on" ou le "nous", pour me cacher derrière un rassemblement général et fédérant, qui m'arracherait à mes ressentis quelque peu "extra-tesrrestre" parfois...
Comme si j'avais besoin de sentir une communauté d'idées à laquelle me rattacher, parce que... je me demande encore, ce que signifie cette expression qui semble familière et parlante à beaucoup : être adulte...

"Etre adulte" reste une question récurrente...

Je refuse d'être adulte, si cela signifie abandonner toutes ces choses de l'enfance qui me semblent donner sa magie à la vie
: l'insouciance, la confiance, la candeur, la foi dans les "happy end", l'idée que la justice est une réalité, la poésie et la magie de l'instant, les jeux bêtes et marrants qui ne servent à rien, les petits plaisirs désuets, les semi-croyances aux légendes qui nous ont bercé... Je veux garder tout ce monde-là bien présent à ma réalité...
Et la coexistence de ces deux univers me parait être tout à fait possible...

J'accepte de devenir adulte, si cela signifie grandir en sagesse, non pas en croyances qui se sclérosent, mais au contraire en questionnements qui passent en revue sans cesse de nouveaux développements, nourris par une recherche de sens adaptée à chaque problématique qui se pose...
J'accepte de devenir adulte, si j'ai en face de moi des êtres qui ne jouent pas uniquement aux chefs de bande de la cour de récré, mais qui se comportent en responsabilité et en respect à tous niveaux de la vie...
J'accepte de devenir adulte, si je peux garder intact mon monde d'enfance sans que l'on m'en tienne rigueur, et si je peux le partager avec des gens qui auront fait de même...
J'accepte de devenir adulte, si on me permet de poursuivre mes rêves sans avoir à en subir railleries et découragement...

Je ne suis pas d'accord avec cette phrase de Margaret Atwood, je ne me sens pas déguisée face à des personnes qui seraient, elles, toutes, adultes... Je crois que, nombreux sont ceux qui se déguisent en adultes, pour se sentir appartenir à une communauté de pouvoir, mais qui restent en leur intérieur, comme des gamins orphelins de leur propre développement, et qui tentent de masquer leurs peurs des grands, par des attitudes et des manières qu'ils singent d'après les observations qu'ils font... Ils jouent aux grands... comme quand ils étaient petits, et qu'ils étaient le Papa ou la Maman, et qu'on disait qu'ils allaient au travail et qu'après ils partaient en vacances au bord de la mer, ou que Grand-Mère venait manger le dimanche...

Comme je l'ai dit, je ne sais pas ce que signifie devenir adulte... mais mon intime conviction est qu'il ne s'agit pas d'un changement d'état qui s'opérerait en nous, mais bien d'un processus d'intégration de nos évolutions multiples...
On est adultes quand on réussit à faire coexister pacifiquement, un comportement responsable et respectueux avec nos rêves et notre authenticité d'enfant... Ce qui est beaucoup plus difficile qu'il n'y parait, car la vie se charge de nous mettre à l'épreuve, et que garder ses croyances naïves et sa confiance d'heureux dénouements, est l'épreuve suprême que l'on doit passer... pour accéder au statut de personne "grandie"...

Théorie et mots qui se jettent... sur un concept qui m'échappe, même avec le lasso de Zorro, pas facile de l'attraper pour une mise en mots impossible à contredire...
Pourtant... nous jouons tous au héros de notre vie... comme quand on était "petits"... et ce que l'on veut, c'est être aimé... et puis s'en sortir bien plutôt que mal...

Nous pouvons jouer en costumes, mais méfions-nous des carapaces...
l'habit ne fait pas toujours le moine, et peut cantonner à des rôles qui nous ressemblent peu...
...


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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 13:35
Quand est-ce qu'on devient une "grande personne" ?

Les définitions me semblent bien floues pour définir cet état que l'on pense être une fin, lorsque l'on est enfant... A mesure que le temps passe, l'interrogation se fait plus pressante...
Est-ce qu'être une grande personne, signifie juste atteindre la fin de sa croissance en centimètres, ou bien y a t-il autre chose ? ...
Est-ce qu'on devient tous des grandes personnes ? ...Et y a-t-il des délais pour y arriver ?...
Quand est-ce qu'on sait qu'on est devenu une "grande personne" ? ... Le sait-on jamais ?...
Est-ce une sensation de finitude que l'on atteint, ou bien au contraire l'expérience de l'infini de notre croissance qui nous apparait enfin ?...

On arrive à établir une définition de ce qu'est un enfant, essentiellement basé sur l'âge et le développement, ainsi que sur certaines modifications comportementales. Mais être une "grande personne"... qu'est-ce que cela implique ?...
En premier lieu, cela pourrait peut-être signifier que l'on est reconnus responsables de ses actes, de ses comportements. La notion de responsabilité est inscrite dans les cadres légaux comme propres à nous rendre "jugeables", puisque conscients des limites que l'on outrepasse ou des tabous que l'on franchit...

Toutefois les enfants peuvent aussi avoir cette conscience de responsabilité et expérimentent de même, une conscience du bien et du mal, que l'éducation, le milieu et la culture leur transmettent... La responsabilité de leurs actes leur est inculquée dès le départ, sous forme d'un apprentissage...

En quoi une grande personne se distingue-t-elle d'un enfant dans ses représentations du monde ?... Est-ce parce qu'elle devient tributaire d'un sens du "sérieux" plus développé, et qu'elle se refuse à vivre dans un monde où magie et rêve se conjuguent ?...
Les grandes personnes se préoccupent de choses "importantes" : l'ordre du monde (et l'on voit bien de quelle manière sensée et responsable elles le conduisent...), l'économie (comme au Monopoly mais ce ne sont plus les rues de la capitale que l'on vise à s'approprier, le terrain de jeu s'ouvre sur le monde entier), le respect de la vie (application des valeurs fondamentales enseignées lors de notre apprentissage primaire d'enfant... travaux pratiques...), le respect de l'autre et la justice pour tous (comme Georges Orwell l'a préconisé dans sa ferme des animaux : "Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres...")

Les grandes personnes, ayant atteint une maturité d'esprit plus importante... et une liberté de mouvement durement gagnée au fil de années, sont donc là pour poser les repères constructifs de générations plus jeunes, et leur montrer avec sagesse, ce que "devenir grand" va leur permettre à leur tour d'appréhender... Ainsi ces grandes personnes sont-elles guides de valeurs qu'il faut viser pour être un "être humain abouti"...
C'est montrer le chemin de la "grandeur" aux "petites personnes"... ?!?...

Et... comment sait-on que ce changement d'état nous a atteint ?... Y a-t-il rupture de l'être entre ces deux états ?... Peut-on refuser de devenir une "grande personne" ?... Comment rester une "petite personne" ?...

J'ai beau me creuser la tête, je ne sais pas ce que signifie "être une grande personne". Tout ce que je constate, c'est que passé 18 ans, on nous dit que l'on est devenus suffisants grands et responsables pour être dégagés du monde dit de l'enfance, et faire notre entrée dans un espace plus vaste, où l'on est désormais seul face à ses choix et ses décisions, au regard de la loi et des autres... Aucun rite de passage, aucune initiation en bonne et dûe forme, on accède à la loi du "chacun pour soi", sans que cela change quoi que ce soit à ce que l'on est à l'intérieur...

Quand on observe un peu autour de soi, il est néanmoins aisé de voir que parmi toutes ces "grandes personnes", beaucoup continuent d'agir de façon très enfantine émotionnellement, et que ce statut n'est basé que sur des critères d'âge, sans rien sous-entendre d'autre...
La sagesse des "grandes personnes" est un leurre que l'on ne découvre qu'en endossant soi-même le costume... tout comme l'innocence des enfants n'est bien souvent qu'un vieux fantasme issu de ce proverbe idiot : "la vérité sort de la bouche des enfants."

Devenir une grande personne n'est pas, à mon avis, un développement automatique de la personne, mais nait d'un travail et d'une volonté d'améliorer sa conscience et sa connaissance du monde et des interactions que nous avons avec ce dernier. C'est une recherche, une sorte de quête du Graal que nous avons tous la possibilité d'entreprendre...


Devenir une grande personne... c'est peut-être tout simplement comprendre que nous n'avons jamais fini d'apprendre... ...


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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 02:05

" Il vaut mieux avoir de l'avenir que du passé."

Victor Cousin (....bio...)


On se présente souvent avec son passé en carte de visite... comme s'il pouvait être prometteur de quelque avenir... comme s'il contenait en lui déjà toute l'éclosion de notre être... comme s'il avait pouvoir de signification à venir...
Le passé... bien sûr que l'on a tous un passé... chaque seconde qui passe nous repousse déjà au passé... Point n'est besoin de se retourner très loin pour sentir son ombre nous suivre... Le passé s'attache au présent par l'enfilade du temps qui nous transperce...

Si nous ne pouvons être certain de la durée de notre avenir, nous avons cette supériorité au regard du passé. On peut le comptabiliser sans peine... sauf à être devenu totalement amnésique... ou à vouloir y ressembler... Parfois le passé semble nous retenir... Et il faut à grands coups de pied le rejeter à son "has been"...

L'avenir comporte de grands pans d'inconnu... le passé est notre terre natale, on y connait déjà l'issue de toutes les histoires qu'il narre... même s'il recèle encore quelquefois quelques zones d'ombre, quelques incertitudes ou quelques ambiguïtés quant à son interprétation possible...
L'avenir est peuplé de projets et de rêves... Le passé ne projette que des actions déjà finies... et des rêves à demi ensevelis si l'on a cessé de les poursuivre...

L'avenir donne carte blanche à l'imagination
, au devenir en réalisation, aux désirs à faire vivre, aux émotions fantasmées, aux aventures vierges de toute connaissance...
Le passé traîne ses valises, ses joies, ses peines, ses regrets et ses remords... ses parfums de légèreté, d'ambition qui se sont développés ou qui se sont évaporés... Il a gagné en expérience ce qu'il nous a fait perdre d'innocence... Il a coulé le ciment de nos fondations, qu'elles soient fortes ou branlantes aujourd'hui ne sont même pas à questionner...

Il vaut mieux avoir de l'avenir, et regarder à l'avant ce que dévoilent tous ces paysages qu'il nous reste à explorer, plutôt que de ressortir les vieilles cartes postales des ports anciens dans lesquels nous avons joué, aimé, vécu, grandi.
.. Quelles que puissent être leurs couleurs, le temps en a changé l'éclat, elles ne sont plus tout à fait reflet réel de réalité... Nos souvenirs les ont arrangé... Nos souvenirs trahissent la mémoire des choses pour les modeler à nos envies d'aujourd'hui... On ne peut pas savoir d'avance ce qui ravira notre palais à notre appétit de demain...

Le passé peut être guide... mais pas nécessairement conseiller.
.. Il est bon parfois de se dégager de son influence, pour naître vierge aux jours nouveaux ...
Le passé, c'est notre histoire, mais pas seulement... On le partage toujours avec une foule d'autres personnes, qui elles-mêmes continuent de cheminer leur route... La vie est ainsi faite que l'on ne s'appuie pas pour l'éternité sur les mêmes épaules, que l'on ne tient pas les mêmes mains, que l'on ne suit pas les mêmes conseils...
L'avenir pour être libre, oblige à ne se soumettre à aucune loi caduque, issue d'anciennes croyances, d'anciens précepteurs dépassés ou d'anciennes habitudes démodées...

Ce n'est point infidélité au passé que de le laisser prendre place dans des malles que l'on referme. Ce n'est pas le renier que d'en amoindrir l'intérêt au soleil qui se lève chaque jour nouveau... Ce n'est pas oublier que de garder ses secrets dans des coins réservés de notre vie... Ce n'est pas mourir que d'enterrer ses fantômes et ses quelettes... comme ce n'est pas vivre que d'en tirer toute référence dans l'instant qui s'écoule...


L'avenir nous offre à chaque instant de nouvelles pages blanches pour s'écrire...
Faisons oeuvre de sagesse, et accordons lui une existence propre à découvrir en toute liberté...
...

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 03:05

"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible."

Antoine de Saint-Exupéry (... l'officiel...)


L'avenir nous appartient... autant que le passé et le présent... Nous sommes toujours les principaux bâtisseurs de nos vies, en utilisant au mieux les circonstances selon nos convenances. Les circonstances sont faites d'une multitude d'éléments qui nous sont extérieurs, et dont nous avons tout loisir d'user comme bon nous semble...
Certaines circonstances apparaissent être des détonnateurs favorables propres à donner une impulsion importante à la concrétisation de nos buts ou projets, d'autres au contraire semblent se dresser comme des obstacles ou des retards au développement de nos envies...
Mais elles restent par dessus tout, des circonstances, et non des facteurs absolument déterminants susceptibles d'être immuables... Le vent tourne et les souffle... telles des poussières de réalité qui se dispersent et reforment un autre nuage de possibles...

Une possibilité définit un concours de circonstances rendant réalisable, possible, la concrétisation d'une réalité, qu'elle soit ou non souhaitée... quelque chose que l'on peut rendre concret si on en accepte le défi...
Un possible se définit par l'idée que, dans l'absolu, sans tenir compte d'aucune circonstance extérieure, ou intérieure, une chose pourrait être matérialisable. Il faut pour faire naitre ce possible, en évaluer les conditions nécessaires et les moyens pour y parvenir...

Nous confondons souvent possibilité et possible
... et c'est là la source de nombre de nos maux... Les possibilités sont d'une portée plus simple, puisqu'elles sont mises à notre disposition par la réalité, alors même que les possibles, il faut en accoucher tout seul pour qu'ils émergent de nos rêves à la vie...


L'avenir conjugue les deux : possibilités et possibles...
Nous avons toujours des possibilités multiples qui s'ouvrent à nous. Nous faisons face sans arrêt à leurs réalités, et devant elles optons pour certains choix, qui rendent alors possibles d'autres évènements...
Nous détenons toutefois la faculté de cultiver le champ des possibles, mais cela demande une foi plus grande, dans la mesure où rien n'indique que leurs germes pourront grandir et être viables...

Il est vain de vouloir prévoir l'avenir, et même de vouloir l'organiser
, tel un voyage touristique qui détaille les étapes et les sites que l'on visitera... On peut se fixer des buts, avoir des rêves, des envies, mais tout ce que l'on peut réellement faire, c'est se donner les moyens de les atteindre, sans aucune garantie que les moyens mis en oeuvre, seront couronnés de succès...

Néanmoins, une fois que l'on a déterminé la direction, la voie ou le but, il arrive presque inévitablement qu'une série de circonstances favorables y répondent...
On dirait que le hasard aime l'engagement déterminé bien qu'incertain vers le possible... et qu'il le récompense de petits coups de pouce, de possibilités, auxquels on n'aurait peut-être pas prêté attention si nous ne nous y étions pas engagés de façon maximale...

Ainsi donc s'agirait-il seulement de s'ouvrir à l'avenir et de l'accepter avec toute sa part d'inconnu, plutôt que de vouloir le planifier et par là, le rétrécir...
S'ouvrir à l'avenir, c'est s'engager à marcher dans une direction sans être pointilleux sur les formes et les façons de voyager... L'essentiel étant d'atteindre sa destination au plus près, en profitant de toutes les découvertes que recèle le chemin emprunté...
Planifier nous enferme dans des timing étroits qui ne laissent que peu de place à l'inattendu et à l'improvisation, et qui peut de plus générer angoisse et insatisfaction quand les circonstances se montrent désobligeantes envers nos exigences de scénarios...

Cheminons sans hâte mais avec détermination...
Ouvrons des yeux neufs à tous les carrefours... on ne sait jamais...
Et suivons la route la plus fleurie... même si elle n'est pas la plus rapide...

C'est l'impossibilité de l'avenir qui doit effrayer... pas ses incertitudes ... ...


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