" Si l'on apprenait qu'il ne nous reste qu'une seule journée à vivre, ce qui nous parait catastrophique deviendrait soudain très relatif."
Catherine Rambert
On croit souvent que l'importance des choses est dans les conséquences qu'elles apporteront... mais en fait, on se trompe de raisonnement, l'importance des choses n'est que dans le plaisir qu'elles nous permettent d'obtenir... de façon immédiate ou différée...
Avec trois fois rien, on arrive à se faire des montagnes de films noirs, comme si on préférait économiser la couleur qu'on projette sur l'avenir... comme si on s'auto rationnait sur notre droit à savourer sans culpabilité le plaisir de vivre quotidien...
Mais quand on réfléchit en toute sobriété, sur ce qui nous est réellement nécessaire pour vivre, on relativise les "problèmes " de tous les jours... et même ceux des grands jours... parce que si on savait qu'il ne nous reste plus que 24h00 à vivre, on ne s'arrêterait même pas sur les problèmes, on s'offrirait les dernières plus belles heures de sa vie.
On n'a pas besoin de tant de choses que ça pour vivre... surtout pour ressentir du bonheur... Ce ne sont pas les choses les plus chères qui nous apportent le plus de plaisir, mais bien toutes celles qu'on obtient et qu'on donne gratuitement...
Et oui... si l'on savait qu'on n'a plus que 24h00 à passer ici, on donnerait un grand coup de pied dans toutes les priorités qui régissent nos vies, et on "démillimétrerait" nos emplois du temps, pour savourer chaque minute juste pour ce qu'elle est...
Parce que... malgré tout, malgré tout ce que l'on peut râler dans une journée, du temps qu'il fait au temps qui passe, des choses qu'on doit faire et de celles qu'on ne doit pas faire, des mots qu'on a envie de dire et d'entendre et de tous ceux qu'on ne supporte plus...
Malgré tout, si la sonnerie retentissait d'un coup pour nous prévenir que la fin de la récré approche, je ne suis pas sure qu'on s'en réjouisse...
En fait, on ne peut rien imaginer d'autre qu'une vision manichéenne, certains attendront et appréhenderont la mort comme un futur en attente, soit en entretenant l'idée d'un paradis ou d'une réincarnation, et d'autres qui la projettent comme un point final, avec plus rien après que le cerveau soit arrêté, le vide, néant absolu... qu'on ne sait pas imaginer non plus...
On sait imaginer le paradis, l'enfer, une autre vie... parce qu'on en extrait l'idée qu'on s'en fait à partir de nos réalités...
Mais imaginer le rien absolu, sans aucune stimulation sensorielle, est impossible... C'est avec ce genre d'essai d'imagination que l'on s'aperçoit à quel point nous sommes par nature des êtres "sensoriels"...