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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 00:25

" Il mentait. Je le savais et je faisais semblant de le croire. Par paresse."
Jacques Chancel


Naturellement que ça nous est tous arrivés, de feindre de croire sur parole un interlocuteur, dont on sait très bien qu'il faribole... Même en ayant le goût de la vérité, il arrive qu'on n'ait pas envie de la confronter au réel... par paresse, oui... parce qu'on n'a pas envie d'argumenter, parce qu'on n'a pas envie de s'embarquer dans un long débat, parce que tout simplement... on s'en fout...

Quand le mensonge tacite s'établit entre deux personnes, c'est souvent signe de la superficialité de la relation : quand on n'attend rien, ou quand on n'attend plus rien, qu'importe la vérité ou le mensonge...
Parfois c'est aussi une marque de respect que de faire croire à l'autre qu'on le croit... pour ne pas le mettre mal à l'aise, pour le laisser garder la tête haute, pour l'aider à croire en lui-même... Le mensonge est toujours signe que l'on ne peut pas assumer la réalité qui est la nôtre...
D'autres fois encore, on ignore les frontières du vrai et du faux, ce n'est qu'intuitivement qu'on sent que les paroles de l'autre ne vibrent pas justes, mais dans l'incapacité de prouver nos ressentis, on acquiesce...

Il faut aussi admettre, qu'on se raconte tous un peu notre vie aussi... on enjolive, on "omissionne", on voit ce qu'on a envie de voir, et on dit ce qu'on a envie de dire au détriment parfois de l'exactitude... On n'est que des "gens"... comme les autres, pas des anges...
Alors en considérant cet aspect-là, on peut aussi faire montre d'un peu d'indulgence quand quelqu'un nous ment, qu'on le sait, mais qu'on comprend aussi ce qui se joue en-dessous... parce que si c'était nous, peut-être qu'on voudrait avoir en face de nous un interlocuteur qui n'objecte rien non plus...
Parfois on fait semblant de croire par paresse, mais parfois par empathie...

On peut même mentir tout à fait sincèrement, bien que juxtaposer "mentir" et "sincèrement" semble à priori contradictoire, il y a des cas où le mensonge vient d'une méconnaissance de ceratins éléments, et n'est pas tout à fait volontaire...
On ment parfois parce qu'on ne s'est pas interrogé assez loin sur nos ressentis, sur nos raisons et sur nos questions...
On ment parfois par paresse aussi... pour ne pas entamer de polémiques, ou avoir à étaler ses convictions personnelles...

La vérité et le mensonge sont des notions relatives, leur absolu est une utopie. Dans chaque mensonge il y a un bout de vérité, comme dans chaque vérité une part de relatif, et donc potentiellement faux et qu'on peut remettre en cause...
On peut juste essayer d'être le plus honnête avec soi-même possible, c'est déjà un bon accès à la vérité...

On ne fait pas semblant de croire par paresse un être cher qui nous ment. On ne le fait que parce qu'on sait pourquoi il agit de la sorte, et quelquefois cela éveille une certaine tendresse, parce qu'au-delà du mensonge, il y a ce désir de projeter une image de soi qui se veut valorisante...
C'est seulement avec les personnes dont on n'a absolument rien à faire, que la paresse est un argument majeure. En effet, à quoi bon vouloir remettre à l'heure des pendules qui de toute manière ne nous sont d'aucun repère dans le cours de notre propre vie ?...
Les relations humaines sont bien plus souvent basées sur le mensonge que sur la vérité... des jeux de rôles sur un jeu de piste, où chacun même en équipe, fait cavalier seul pour sa réalisation finale...

Bien sûr, ça existe la sincérité, mais seulement dans des relations très étroites, la plupart du temps le jeu social l'emporte largement sur l'authenticité, et tous ceux qui jouent au jeu de la vérité se prennent des coups de marteaux sur les doigts bien plus souvent que ceux qui louvoient...

Le positif, c'est que quand on reste soi-même en toutes circonstances, on n'a moins de regrets et de remords, même si on a plus de bleus......

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