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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 01:56

" Nous avons un monde pour chacun, mais nous n'avons pas un monde pour tous."
Antonio Porchia


L'universalité a ses limites... et la mondialisation n'y pourra rien changer...
Comment peut-on penser, sans être taxé d'utopisme exacerbé, qu'on pourra un jour vivre en paix et en harmonie dans un monde fait pour tous ?...

Nous régnons tous en maître sur "notre" monde, même quand on a l'impression de ne pas en tenir les rênes fermement... mais nous avons chacun des visions personnelles, même quand elles semblent prendre l'apparence de voeux universels souhaités...
Là où quelques uns cherchent l'équilibre, d'autres ont besoin de contrastes et de relief pour être motivés à poursuivre leur chemin...
Qu'est-ce que l'équilibre ?... Quand les "forces contraires" en présence se contrebalancent ?... Ou quand il n'existe plus aucun rapport de "force" ?...

Le monde n'existe que par ce que nous en faisons, et en concevons comme possibilité d'évoluer...
Le monde n'est rien d'autre qu'un mot, qui nous permet de désigner tout ce qui nous est externe, et qu'on ne peut pas apprivoiser selon ses propres concepts, car il appartient à tous, à toutes les possibilités de conceptualisation...

Le monde est un puzzle humain et spirituel, dont chaque pièce à son échelle permet d'obtenir une image, au final cohérente, tout en n'étant isolément rien d'autre qu'un petit morceau de représentation...
Mais rassembler toutes les pièces pour obtenir cette image idéale que l'on souhaiterait contempler comme un tableau fini à accrocher sur les murs de l'humanité, est une tâche impossible... C'est Sysiphe roulant son rocher, bien que conscient de l'inutilité de la besogne...

Toutefois, cela ne signifie pas que nous ne pouvons rien apporter au monde... Chaque morceau de puzzle qui arrive à se loger, à la place qui semble lui être dévolue, apporte un peu plus de stabilité à l'image qui s'esquisse...
Trouver sa place en ce monde, c'est élargir le sien propre par la conscience d'une appartenance collective à un ensemble plus grand, qui par là, nous donne une légitimité d'être qui ne peut pas être contredite...

Le monde que nous nous représentons chacun souffre essentiellement d'un manque de lien avec LE monde. Nous sous estimons l'importance de chacune des pièces, c'est pourquoi nous restons tels des maillons brisés d'un collier, qui pourrait devenir parure nous mettant en valeur...

Oui, les mots sont faciles... Mais concrètement, comment ça se traduit ?...
- La première idée qui me vient, c'est qu'il n'est peut-être pas dans les pouvoirs de l'être humain de dépasser sa vision égocentrique de l'existence, et que de fait, un monde pour tous est irréalisable, puisque conditionnel à une vision élargie de l'humanité...
- La deuxième, c'est que chaque être est un monde spécifique, et que c'est par là-même qu'il est humain. De deux spécificités peut se dégager des champs communs permettant de mettre en oeuvre une culture commune, mais qu'en est-il de milliards de spécificités qui chercheraient à se rencontrer sur le même lopin ?...
- La troisième, c'est que un monde pour chacun n'est pas totalement incompatible avec un monde pour tous, si l'on décide de bannir toute normativité obligatoire et obligeante,mais qu'on se rassemble sur un terrain d'acceptation des différences comme un terreau fédérateur à des semences plus riches et plus variées...
- Enfin, que l'idée d'un monde pour tous, ne signifie pas un monde analogue pour tous dans sa représentation, mais juste un monde donnant à chacun une même valeur...

Et en guise de conclusion... Je sais bien que je n'ai pas le pouvoir de changer le monde... mais j'ai celui de me changer moi-même... si possible, en mieux... ...


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